2/ Pistes de travail____________________________________________________________________
L'automatisation de la reconnaissance des mots est laborieuse pour certains de nos élèves!
Quelles aides pour quels obstacles ?
Mais avant tout, une évidence.... comme le souligne GOIGOUX à propos des nos plus grands élèves: « Le souci d’éviter aux élèves les situations d’échec qui ont trop massivement jalonnés leur scolarité antérieure conduit parfois les maîtres à simplifier les tâches proposées ou à épargner les difficultés aux élèves. De nombreux « faibles lecteurs » sont, dans les faits, dispensés de lecture. Ce sont souvent les bons lecteurs et le maître qui lisent à voix haute afin de permettre à tous de participer à un échange à propos du texte ».
Pour automatiser , il faut lire, lire beaucoup et fréquemment... Cette remarque renvoie aux pratiques de classe, aux moyens donnés aux enseignants pour diversifier, au rôle des familles, ...
1- Leur lexique mental (vocabulaire) est trop réduit: ils ne peuvent identifier un mot inconnu, exercer un auto-contrôle!
Exemple: le mot "abricot" est syllabé "A + BRI + COT" puis restitué "HARICOT" qui est la forme orale reconnue la plus proche.
Il s'agit d'enrichir le lexique dans toutes les activités scolaires.
En lecture, on peut:
- associer toute lecture de mot à leur image
m Voir propositions de contenus pour le CP: ici ici m Voir lecture de mots (situations ludiques): ici - Procéder à un amorçage "encyclopédique" du texte lu
2- Leur représentation de la lecture empêche l'apprentissage: ils n'ont pas compris les finalités de la lecture et n'ont pas pris conscience des stratégies à mettre en oeuvre pour identifier et accéder au sens.
Il s'agit de les amener à modifier leur représentation de la lecture. On peut observer des comportements suivants, cumulés ou non:
a/ Pour eux, lire c'est associer deux lettres.
m Prendre conscience très tôt (dès la GS et le plus tôt possible au CP) qu'un phonème peut s'écrire avec plusieurs lettres;
m Identifier les polygraphes avant de lire: surligner les polygraphes connus avant de lire des mots ou des phrases.
m Faire le pari de l'imprégnation en proposant des textes dont les polygraphes sont pré-identifiés (lectures en couleur): ici
b/ Les élèves pensent qu’il suffit de décoder (ils décodent et jettent un oeil sur la maîtresse pour s'assurer de son assentiment et ne s'auto-contrôlent pas!), ils lisent souvent en syllabant sans reconstituer les mots;
m Intentionnaliser les lectures pour engager la pensée de l'élève: lire pour identifier un mot (lire des mots imageables: voir ici,ici, ici, etc... ) , lire pour comprendre une phrase, réaliser une action, ....(nombreux contenus dans le site instit90) m Mot ou non mot! ici - Jeux "en avant!" ici -
c/ Ils provilégient la voie d'assemblage dans laquelle ils se sentent mieux ; ils décodent tout sans chercher à reconnaître des mots instantanément (les mots outils ne sont pas reconnus) . Si on les laisse s'enfermer dans cette procédure, ils auont du mal à en sortir (absence de flexibilité procédurale)
3- Ils ne parviennent que difficilement à mémoriser les correspondances grapho-phonémiques, les confusions ne tardent pas à apparaître:
La recherche en mémoire des correspondances est laborieuse:
On peut, dans un premier temps amener les élèves à prendre conscience de cette difficulté et:
m multiplier les voies de traitement de l'information pour favoriser les traces mnésiques:Borel Maisonny; sensations kinesthésiques pour aide à la différenciation sourde/sonore; lettres visuo haptiques, .
m revoir avec eux les correspondances non mémorisées (voir ici) ; m travailler sur les confusions (voir ici) m compenser la difficulté en proposant un outillage compensatoire (voir ici)
Mais la sempiternelle révision du code a ses limites... Tester d'autres voies de remédiation (cf paragraphe 5-)
Pour d'autres obstacles affectant l'appropriation du code: voir ici
4- Leur mémoire de travail - en particulier la mémoire phonologique - et les capacités attentionnelles sont insuffisantes pour accéder à l'identification des mots:
Ils décodent laborieusement les syllabes et ne peuvent ou ne cherchent pas à reconstituer le mot lu.
Celle-ci peut être entraînée avec des résultats assez spectaculaires ou compensée quand l'entraînement ne suffit pas:
m voir pistes de travail ici;
5- Ils restent coincés dans le code qui ne s'automatise pas suffisamment et n'accèdent pas à la voie d'adressage: stimulation de la voie lexicale
La voie d'adressage repose sur le lexique orthographique et la reconnaissance instantanée:elle est liée à lé fréquence des "rencontres"
Il s'agit :
m d'enrichir le lexique orthographique: transcrire des mots, des phrases (mémoriser l'orthographe des mots les plus courants)
m rencontrer plusieurs fois les mêmes mots: lire un même texte plusieurs fois de suite, trois jours de suite (cf fluence au CP: ici; Fluence à partir du CE1 - ed. La cigale) m Reconnaître instantanément des syllabes et des mots fréquents (cartons éclairs: ici et ici) m Lire rapidement et plusieurs fois des syllabogrammes (mots classés / syllabe commune ici et ici) m Mots à photographier et à retrouver (cf. ici) bientôt
m Lire des mots irréguliers (cf. ici et ici) m Lec'mot: passer d'une procédure à une autre (cf. ici) m Mots cachés: mais où se cachent-ils? (mots cachés dans un fatras d'autres mots: cf ici) m Faire des observations sur la construction des mots:
¨Trouver des mots qui commencent par la même syllabe, qui ont le même nombre de syllabes, avec la syllabe médiane commune…
¨Ajout de syllabes : car/carte/carterie
¨Rechercher le point commun : feu/four/fourmi/finir (voir 185 exercices pour les dyslexiques: cf ci-contre)
¨Supprimer le phonème initial ou final pour former un nouveau mot : croule/roule charme/char (voir ici - bientôt)
6- Ils sautent fréquemment de ligne, se perdent dans le texte:
Il était une fois trois petits cochons qui gambadaient
dans la forêt. De bon matin, ils arrivèrent dans une clairière
"Comme c'est joli, on s'installe ici?" s'exclama l'aîné
des petits cochons. "Et si nous construisions une maison de
7- La voie d'adressage peut être stimulée par des activités de différentes natures:
(sources: Mme Agnès Szikora / Aynaud / Centre Référent des troubles du langage CHU L’Archet II NICE)
m DISCRIMINATION ET ATTENTION VISUELLES :
Toutes les activités qui jouent sur la rapidité (logiciels)
Épreuves de barrage (dessins, chiffres, lettres, mots)
Trouver des éléments sur une planche d’images
Jeu des différences (objets, images, lettres, formes abstraites)
Identification de signes diversement orientés
Coloriage codé, mots mêlés, mots gommés, pendu, labyrinthe
Reconnaître la silhouette des mots, lecture flash
Compter les mots dans un liste …..
m LA MEMOIRE VISUELLE
Empan visuel : montrer des symboles, des figures areproduction immédiate, de mémoire
Images cachées, mémory, Kim visuel (jeu de l’intrus)
Langage codé : un symbole = un graphème a message
Reproduction de figures après une tâche interférente
A partir d’une séquence vidéo : se souvenir des personnages, de leur ordre d’arrivée …
m JEUX DE LECTURE- ECRITURE :
Travailler sur des mots en jouant sur leur fréquence,leur longueur,leur proximité visuelle, phonologique, sémantique
Proposer des phrases à trous avec indices de lettres :
- Cette f e va au marché le s i matin.
- Cet hmome prat au tariavl en vtuoire tuos les mtians.
Favoriser une lecture rapide avec effacement progressif (cache)
Avec la 1ère syllabe d’un mot, formuler des hypothèses sur la fin
Travailler sur la forme des mots : donner des moyens mnémotechniques